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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 10:55
Les avis des hommes de terrain sont plus pertinents, à mon avis, que ceux de ' l'establishment parisien ' 
l'interview de Philippe Mangin dans Les Echos doit être lu et relu attentivement.
 
   Ce qui retient notre attention ce ne sont pas les problèmes liés au montage juridique et financier qui doit être décidé sous l'égide du Ciri entre Sodiaal et Entremont mais cette réflexion : " le seul moyen d'ancrer les productions dans les territoires est de faire en sorte que les agriculteurs deviennent propriétaires des outils industriels ", " ce qui n'est pas le cas au sein des coopératives où les sociétaires ne se sentent pas vraiment impliqués dans la conduite des affaires et de la gestion, ils considèrent que c'est l'affaire des dirigeants. " " Les agriculteurs détiennent des parts de capital social, mais ne sont pas actionnaires au sens classique " - mais sociétaires 1 homme = 1 voix - " avec la liquidité des titres qu'on peut acheter - et vendre - à tout moment. Ce qui explique d'ailleurs que les coopérateurs n'ont pas l'obsession du retour sur investissement - ils ont tort - " contrairement aux autres actionnaires. "
 
  Le Président de Coop de France est aussi responsable de la CNMCCA, de la Confédération Nationale de la Mutualité de la Coopération et de Crédit Agricoles. Nous ne savons pas s'il partage les idées qui circulent sue la Démutualisation du Crédit Agricole.

   Ce groupe bancaire avec son enseigne ' Crédit Agricole ' a pu sentimentalement séduire en France beaucoup de gens car si maintenant seulement 4 personnes sur 100 vivent directement de l'agriculture, en 1900 60 personnes en vivait, ce qui fait que le merle blanc était le Français qui n'avait pas un proche ou des ascendants vivant des métiers de la terre. 
   
Mais pourquoi continuer à créer cette confusion avec l'agriculture alors que le financement de l'agriculture est une activité subalterne dans les activités bancaires de ce groupe.
   
   Comme dans toutes les coopératives laitières, vinicoles, fruitières ou bancaires les agriculteurs ont considéré que la gestion était l'affaire des dirigeants et dans le cas des Caisses Régionales de Crédit Agricole Mutuel de dirigeants salariés, de techno-managers. Les Présidents des conseils d'administration des Caisses Régionales et de CASA ne sont que des comparses, des faire-valoir inhibés par les salariés dirigeants qui ne défendent pas avec l'âpreté nécessaire les intérêts des sociétaires qui les ont élu par suffrage indirect.
   
 Conséquence, dire que le Crédit Agricole est leur Crédit Agricole est un abus de langage.
Au début du XXème siècle leurs statuts étaient sûrement en phase avec une époque où si le cheval était trop lent, l'automobile n'était pas encore assez rapide. Le travail de la terre, cette marâtre, prenait tout le temps disponible. Alors quoi de plus naturel si les aristocrates terriens ou les bourgeois propriétaires fonciers qui se donnaient des airs d'aristocrate étaient installés dans les conseils d'administration des caisses locales et des caisses régionales, si les messieurs " de GRAND AIR " plus instruits que leurs bécasseaux de fermiers ayant encore de vagues réflexes de vassaux féodaux  accaparaient toutes les fonctions.
 
   Conséquence, au début du 3ème millénaire où l'argent circule à la vitesse de la lumière d'un pays à l'autre, nous avons des entreprises, les Caisses Régionales qui fonctionnent, qui sont sont gouvernés selon le système du " centralisme démocratique " sous la direction de salariés monocrates. Comme au Parti Communiste, à l'époque de Georges Marchais, nous avons des " cellules de base " , les Caisses Locales ( en réalité des coquilles vides ) qui élisent des Présidents ( des délégués en fait ) qui élisent le Président de la Caisse Régionale ( dans le secret et sans publicité naturellement ). 
 
   Conséquence du système coopératif et mutuel " 1 homme = 1 voix " les parts du malheureux sociétaire au bout de 30 ans ont un piètre pouvoir d'achat.
Alors que les actionnaires normaux, de droit commun, d'une société en aussi bonne santé financière que la plupart des Caisses Régionales l'ont été durant les 30 glorieuses ont vu le cours de leur action augmenter plus que l'inflation et suivre l'accroissement de leur entreprise nos malheureux sociétaires ont vu leur part se déprécier au rythme de l'inflation.
 
   Le système " 1 homme = 1 voix " ne donne aucun pouvoir de décision, aucun droit d'influencer la gestion, seulement le devoir d'avaliser passivement les décisions du salarié dirigeant. Et pourtant les salariés ne peuvent pas ni juridiquement, ni statutairement être actionnaires de l'entreprise.
Un conseiller commercial chenu, blanchi sous le harnais au bout de 30 ans de présence ne peut pas assister à l'Assemblée Générale de leur Crédit Agricole - la Caisse Régionale bien entendu, la filiale-actionnaire de CASA le véhicule coté ) alors qu'une jeune hôtesse d'accueil débutante de BNP-PARIBAS ou de la Société Générale ou d'AXA peut même avec une seule action achetée en bourse de l'établissement où elle débute professionnellement assister aux assemblées générales, participer aux votes des résolutions ou se faire représenter par une association d'actionnaires type ARARE ou ADAM.
 
Aussi ne nous étonnons pas si aucune Caisse Régionale, à défaut de se scinder en deux entités comme des entreprises non bancaires comme ACCOR l'envisage - n'a scindé dans sa comptabilité interne l'activité faite avec les sociétaires et celle faite avec les autres clients.

Et pourtant la FNCA dans son marketing fait la réclame des avantages du sociétariat.
 
C'est navrant.
 
source : Les Echos l'interview de Philippe Mangin du 18 septembre 2009 : " Beaucoup d'éleveurs disparaîtront s'ils n'entrent pas au capital des entreprises " ( propos recueillis par M.-J.C. )
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